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A chacun son étage 

Il nous paraît normal qu’un bien situé plus haut dans un immeuble, coûte plus cher qu’un bien semblable situé à un étage inférieur et que les appartements les plus onéreux, se trouvent au dernier étage. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas ! 

Durant le Second Empire en France, Napoléon III lança un énorme projet d’urbanisme, qu’il confia au baron Haussmann, d'ailleurs 60% des immeubles parisiens sont haussmanniens. Même à Nice nous pouvons admirer des constructions de ce style, surtout sur le boulevard Jean Médecin, ainsi que dans le quartier des Musiciens. A Cannes également, il en existe quelques-unes. Outre l’aspect architectural, les immeubles haussmanniens étaient également le reflet de la société de l’époque, car ils abritaient et faisaient vivre plusieurs familles de différentes classes sociales, dans un même bâtiment. 

Quelle est donc la particularité de ces immeubles haussmanniens, qui se ressemblent tous et qui suivaient alors des règles assez strictes ?  

-    Le rez-de-chaussée était réservé aux boutiques. Juste au-dessus des boutiques se trouvait l’entresol (premier étage), sans balcon, qui servait de logement pour les propriétaires des commerces du rez-de-chaussée. 
 

-    Ensuite, le deuxième étage, « l’étage noble », avec les plus hauts plafonds (jusqu’à 3,20 mètres contre 2,60 mètres au premier étage), les plus grandes superficies de logements et aux balcons filant sur la façade, était réservé à la bourgeoisie. L’étage noble était le mieux placé, à l’abri des nuisances de la rue (des nuisances un peu différentes, à une époque où l’automobile n’avait pas encore fait son apparition) et sans trop d’escaliers à monter (l’ascenseur n’étant pas encore vraiment d’usage courant). Encore aujourd’hui il est très fréquent de voir des immeubles assez récents, où les balcons et terrasses n’existent qu’à partir du deuxième étage.  
 

-    Les troisièmes, quatrièmes et cinquièmes étages étaient plus simples, avec de moins belles hauteurs sous plafond, pour les « classes moyennes ». En revanche, le cinquième étage a souvent un balcon, et ce afin de créer une harmonie avec celui du deuxième. 
 

-    Le dernier étage sous les combles, était réservé au personnel domestique du deuxième étage. Ces « chambres de bonnes » s’arrachent aujourd’hui à prix d’or par les étudiants, ou par des personnes cherchant un pied à terre dans les grandes villes.  

 

photo @vorbild architecture  (immeuble Haussmannien aux couleurs Niçois, rue de l'hôtel des Postes)